Le vent souffle où il veut ; tu entends sa voix mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Ev. de Jean Je proposais une pratique antique : celle du livre-oracle. On se penche les yeux fermés sur la somme de livres posée au sol, on avance sa main comme un bâton de sourcier au-dessus des livres et on en saisit un. Ce qu’on saisira n’en finira pas de nous échapper, c’est pour cela qu’on est rassemblés ici ensemble. On se recueille autour de ce qui nous échappe. « La chasse aux papillons », nom du parfum que j’ai essayé récemment - dont je préfère la description à l’odeur- « Des brassées de fleurs blanches inondées de soleil, un jour d’été. » aurait pu être l’invitation lancée pour l’atelier : La chasse aux papillons-poèmes. 27 mai 2022, 9 heures 30, troisième Printemps. Le livre qui me saisit yeux fermés, j’avais failli l’acheter deux jours plus tôt chez Fabrice Au plaisir du texte . Ce recueil de la collection blanche de Gallimard titré Poésies 1946-1967 n’avait pas emball
Que reste-t-il de ce qu’on lit de nos amours ? Je me souviens avoir emprunté les derniers mots d’une autre pour te parler : « C’est ainsi que vous vous tenez face à moi, dans la douceur, dans une provocation constante, innocente, impénétrable. » [1] Désir de sortir ce livre de la bibliothèque, désir de sortir cet amour de la bibliothèque, l’exposer à l’air frais d’une chambre dont la fenêtre serait ouverte. A la fin du Voyageur chérubinique [2] , la conclusion dit : « Deviens toi-même le livre et l’essence. » Devient le chant, la pluie après l’attente, feu qui coule, chant feu qui coule. Sors de ce corps, sors de ce livre, regarde dans le noir où l’on voit mieux paraît-il. Que reste-t-il de ce qu’on lit de nos amours ? A la fin de la lumière le tunnel à l’abris de la pluie le soleil de tes mots : la présence. Les transformations sont silencieuses. Tu ne me vois pas mais je suis partout où la conclusion dit « Deviens toi-même le livre et l’essence » . Sors de ce corps, sors de ce