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Articles

Affichage des articles du juin, 2020

Billet d'été -1- de lectures dansées, 26 juin 2020

Essuyer avec la main la poussière de  Sous le volcan [1] .  Déplacer la bougie qui était éteinte dont  Sous le volcan  avait été le support toute la nuit. Avec les allumettes qui trainent faire des lignes d’allumettes plutôt que d’écriture. Quitter la position assise, s’allonger, attraper un livre à portée de main, le premier qui vient le présenter face ciel aux nuages et aux martinets, défaire les lignes d’allumettes, regarder les méduses de la première page de couverture, sentir l’eau dans l’encre, ses remous et son écume dans les marges et les alinéas surtout. Ne pas passer entre les mots, être prise par un passage /  « Il n’existe rien de plus difficile que de s’abandonner à l’instant. Cette difficulté est la douleur humaine. Elle est nôtre. Je m’abandonne en mots et je m’abandonne quand je peins. » [2]  /  Je m’abandonne en poussières quand je danse.  Sacha Steurer [1]   Malcom Lowry,  Sous le volcan , Editions Grasset, 1947 [2]  Clarice Lispector,  Agua Viva , Edi

Chronique 20, 15 juin 2020

Au fur et à mesure que des signes apparaissent ce n’est pas que mon reflet s’efface tout à fait mais je ne le vois plus : Je plonge avec la part silencieuse des mots et je m’ entrevois seulement si je perds le contact avec l’invisible  « …l’ espace entre celui qui voit et ce qui est vu, cet espace est lumière… l’espace entre celui qui pense et ce qui est pensé, cet espace est silence. » [1] Noté cette phrase avant le coucher sur le cahier en préparant mon rendez-vous avec E. de ce matin. Rêvé de chutes de corps à l’infini comme sur cette carte du Tarot de Marseille : Maison-Dieu. Envoyé hier à S. qui cherche une maison depuis des années deux vers du Psaume 26 :  « Je n’adresse au Seigneur qu’une seule demande, je la répète sans cesse : c’est d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie … »  Depuis ce matin dans ma maison j’écoute les Métamorphoses de Philippe Glass et je me demande sur quel principe musical ont-elles-été créés ? J’aimerais que quelqu’un me dise… Livre à to

Chronique 19, 8 juin 2020

Un temps d’arrêt s’impose.  Un temps . Je regarde les roses en appelant Diane et ses enfants. Dans la forêt un chemin de livres a disparu avec l’Hiver et le Printemps mêlés en une seule saison.  Je  cherche sa pitance, sa danse dans le feu du silence se consumant d’approcher.  Je  frappe-portes, s’engouffre-vent jusqu’à la fin de sa  Traversée en solitaire [1] . Qui va dans les profondeurs pour nous tous ? Merci les écrivains, les musiciens, les peintres… Merci les apnéistes du Mystère de la Présence.  « Souvent je me disais : « Quelle erreur de m’appeler une danseuse ? Je suis un pôle magnétique qui concentre et traduit les émotions de la musique. » [2]   Ces derniers jours j’étais surtout comme une alcoolique, dire aussi ces instants où la grâce nous quitte et où il faut éloigner livres, attendre, ne plus tourner pages, ne plus tourner du tout, attendre de sentir un appétit renaître. S’approcher soi-même comme un animal sauvage, lui donner une phrase, observer peau et coeur. Eau bén