Que reste-t-il de ce qu’on lit de nos amours ? Je me souviens avoir emprunté les derniers mots d’une autre pour te parler : « C’est ainsi que vous vous tenez face à moi, dans la douceur, dans une provocation constante, innocente, impénétrable. »[1] Désir de sortir ce livre de la bibliothèque, désir de sortir cet amour de la bibliothèque, l’exposer à l’air frais d’une chambre dont la fenêtre serait ouverte. A la fin du Voyageur chérubinique[2], la conclusion dit : « Deviens toi-même le livre et l’essence. » Devient le chant, la pluie après l’attente, feu qui coule, chant feu qui coule. Sors de ce corps, sors de ce livre, regarde dans le noir où l’on voit mieux paraît-il. Que reste-t-il de ce qu’on lit de nos amours ? A la fin de la lumière le tunnel à l’abris de la pluie le soleil de tes mots : la présence. Les transformations sont silencieuses. Tu ne me vois pas mais je suis partout où la conclusion dit « Deviens toi-même le livre et l’essence ». Sors de ce corps, sors de ce livre. Dans le noir s’accomplit le silence après la formation des nuages. Reste un peu sans parler avec moi, nous goûterons ce qu’il restera de nous voyageur, le feu coule dans tes pas dans la ville. Les passages se font sans nous et nous passons entre les lettres éclairées par les anges, leurs mains feuillettent les pages des histoires de nos visages endiablées, secrètes, - si les secrets existent. Reste un peu en silence avec moi, le cri adviendra, celui du cœur, voyageur. Que tu tournes les pages ou non, le soleil des mots se fera. L’ange est là et recueille ce qu’il reste. Il transforme silencieusement, délicatement et avec une certaine brutalité parfois pour que vole même le plus lourd. Pour que vole même le plus lourd. Aleluia le cri adviendra, celui du cœur, voyageur.
Sacha Steurer
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