Fabrice répondait à un coup de téléphone, pendant ce temps-là je regardais du côté des Filles du feu de Nerval et de Rimbaud le fils de Michon… A la fin de l’appel, il me dit « Viens voir » : à ses pieds une pile de livres est tombée et a découvert La chute de Camus. Je ne savais justement pas quel livre attraper pour apporter ma contribution à la constellation de livres de l’atelier de lecture, de danse et d’écriture que je donnerais le lendemain. J’attendais une évidence, j’attendais d’être lue. C’était tout choisi à cet instant-là où la vie donnait son premier et son dernier mot dans un coup de dés qui n’abolira jamais… Au cours de cette après-midi pluvieuse à l’abri que j’étais dans la librairie « Le plaisir du texte ». J’ai lu ce livre il y a longtemps, adolescente, je ne me souviens que de l’endroit où je l’ai lu d’une seule traite sur un stade d’une ville qui m’ennuyait, moi, impatiente d’absolu. J’attendais le dernier bus du ramassage scolaire, je m’étais sans doute un peu éloignée des autres assis en cercle, des bouteilles et des fumées de cigarettes et autres pour m’enivrer et plonger dans la matière silencieuse des mots. Si j’ai aimé ce livre c’est qu’il devait être ouvert d’une manière ou d’une autre sur l’infini. C’est petit à petit et en fouillant beaucoup que j’ai pu déterminer ce critère d’élection de mes lectures. A un moment, j’ai pu imaginer que le genre de la poésie pouvait répondre à cette attente mais l’infini ne se laisse contenir par aucun genre… C’est ce que j’ai découvert par la suite. Je ne me souviens de rien de La chute, uniquement du plaisir que j’ai eu à le lire.
Sacha Steurer
Le plaisir du texte, 1, rue Roger Violi (Lyon, 1er)
Je l ai lu jeune, pendant mes années de lycée. Je me souviens que j ai aimé l auteur quand j ai refermé le livre.
RépondreSupprimerBon atelier demain.
Val.L
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