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Articles

Affichage des articles du janvier, 2020

Chronique 12, vendredi 31 janvier 2020

« Beaucoup lire pour que cela m’enrobe »  la semaine avait commencé avec la relecture des mots du Journal d’Agnès Rouzier. S’il y a bien des livres qui valent la peine d’être possédés car comportant un fond inépuisable de pensées ce sont bien les Journaux d’écrivains. Il y dans mes cahiers chaque semaine des livres en recherche : en ce moment, j’attends de trouver  Le livre de l’intranquilité  de Pessoa et  A ma Fenêtre le matin  de Peter Handke pour ma bibliothèque du bateau sous les toits. Agnès Rouzier, auteur méconnue, était une immense lectrice. Dans son œuvre, et notamment quelques courts textes, elle a dialogué ouvertement avec d’autres écrivains dont elle faisait une lecture très attentive : Rilke, Blanchot. Son journal est pour nous un document de lectrice :  « Passer de la lecture de Mandelstam à celle de Laure, puis Klebnikov. Disperser. Créer une « communication » / (dialogue) exhaussive / (s’éloignent) / (se parlent) » . Dans l’après-midi qui a suivi la relecture de ces é

Chronique 11, vendredi 24 janvier 2020

Dans quel labyrinthe suis-je ? J’organise sur du papier l’arborescence des pensées : Quatre sont nettement visibles, se détachent du vide de la page blanche pour apparaître en noir sous forme de mots et de notes, tandis que d’autres sont en train de décanter, de mourir et de naitre, de se transformer - sans que je sois consciente de l’intégralité de tout ce processus obscur, recherche de lumières, que je vous partage dans cette danse des lectures.  Première pensée à la surface aujourd’hui - Quand on lit, il y a sans arrêt des phrases qui se détachent. Des phrases qui se détachent pour nous seuls et qui nous donnent envie de les lire loin, séparées du reste. Hier, en lisant les Notes et Carnets de la peintre Fabienne Verdier dans une édition alternant impressions de ses pages de Notes de création et commentaires d’un historien d’art, j’ai voulu détacher cette phrase-là de Fernando Pessoa :  « Il est assez de beauté dans le fait d’être ici et nulle part ailleurs ».  Elle résonnait a

Chronique 10, jeudi 9 janvier 2019

Les livres sont des présences, comme le Temps, comme l’Espace, comme tous les objets qui m’entourent, et l’air, l’eau, le feu, la terre. Autant dire que je ne suis pas seule quand je suis seule. Il y a un livre près de moi, ouvert sur le sol, ouvert à la page où j’ai cessé de le lire. J’utilise cette technique quand je n’ai pas de marque-page ou de bout de papier à ma disposition. Son titre laisse songeur :  l’évidence de l’invisible, anamnèse essentielle . Je le retourne pour voir à quelle page je m’étais arrêtée. Cette question arrive, sous mes yeux, à l’instant, je vous la soumets aussi :  « Qui est « là » ? »  Quelque chose de l’ordre de la foi est arrivé dans ma vie quand j’ai senti ça : Quand je suis seule, je ne le suis pas. Je reprends le tout début du livre au sujet de  l’anamnèse  dont l’origine du mot est grecque et signifie remémoration :  « Pour les thérapeutes d’Alexandrie, l’anamnèse essentielle est la remémoration incessante à travers une attention, une respiration, un