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Articles

Affichage des articles du décembre, 2019

Chronique 9, dimanche 22 décembre 2019

Je prends le temps de mélanger mes couleurs avant de commencer à écrire comme un peintre le ferait avant de peindre.  Dans l’atelier de lectures et d’écritures, les couleurs sont des livres. Je les dispose, les place les uns par rapport aux autres, par leur proximité ils commencent à dialoguer entre eux, j’écoute. Quelques chroniques déjà que je voulais citer Cristina Campo à propos de la critique comme  écholalie  :  « La critique est un écho, sans contredit. Mais n’est pas-il aussi la voix de la montagne, de la nature, à laquelle s’adresse la voix du poète ? Le critique ne se tient-il pas devant le poète comme le poète devant les appels de son propre cœur ? C’est pourquoi, au moment d’en parler, il doit l’avoir déjà entièrement subi : le restituer non comme un simple miroir, mais bien comme un écho : imprégné de tout le chemin parcouru, dans la nature, par l’une et l’autre voix. »  Le chemin parcouru, c’est bien ce qui nous intéresse ici : Moins le livre pour lui-même que le chemin

Chronique 8, jeudi 12 décembre 2019

La Vie immédiate  me rattrape alors que j’allais commencer à dérouler le squelette de chronique que j’avais décidé au café. J’étais prête à taper les premiers mots : l’ordinateur rehaussé sur une pile de livres, moi assise en tailleur au sol sous la lucarne la plus grande du bateau ; mais en buvant quelques gorgées de dopant et en laissant courir mon regard sur un compartiment de la bibliothèque, je vois un livre-là qui ne m’appartient pas. Sachant très bien que le seul livre que je possède de Paul Eluard est  Le livre ouvert , ce titre-là  La Vie immédiate  me saute aux yeux. Alors tout de suite cette pensée, quelqu’un l’a glissé pour me faire passer un message à travers la voix d’un autre… Je ne crois pas fabuler. Il y a bien sûr deux marques-pages pour me montrer le chemin mais deux pages à chaque fois, l’une à droite, l’une à gauche, et plein de poèmes. Alors lequel interpréter comme message caché ? L’aphorisme  « Pour voir les yeux où l’on s’enferme / et les rires où l’on prend p