Je prends le temps de mélanger mes couleurs avant de commencer à écrire comme un peintre le ferait avant de peindre. Dans l’atelier de lectures et d’écritures, les couleurs sont des livres. Je les dispose, les place les uns par rapport aux autres, par leur proximité ils commencent à dialoguer entre eux, j’écoute. Quelques chroniques déjà que je voulais citer Cristina Campo à propos de la critique comme écholalie : « La critique est un écho, sans contredit. Mais n’est pas-il aussi la voix de la montagne, de la nature, à laquelle s’adresse la voix du poète ? Le critique ne se tient-il pas devant le poète comme le poète devant les appels de son propre cœur ? C’est pourquoi, au moment d’en parler, il doit l’avoir déjà entièrement subi : le restituer non comme un simple miroir, mais bien comme un écho : imprégné de tout le chemin parcouru, dans la nature, par l’une et l’autre voix. » Le chemin parcouru, c’est bien ce qui ...