J’aime lire les dernières phrases d’un roman pour savoir. Pas pour savoir la fin, pour la VOIR. C’est pictural, c’est une aventure de lignes pour laquelle je veux embarquer. Quelque chose d’immédiat tout sauf linéaire « à gauche, aussi, à droite, en profondeur, à volonté. Pas de trajets, mille trajets… » ce que Michaux est allé chercher dans la peinture car il trouvait les livres ennuyeux avec leur route à sens unique, tracée à l’avance pour le lecteur. J’aime lire les dernières phrases d’un roman avant de prendre mon billet, c’est ce que je disais à Fabrice au fond de la librairie mal éclairée en ayant peine à discerner les derniers mots du Palais de glace de Tarjei Vessas que j’hésitais encore, plus pour longtemps, à emporter. Aux derniers mots on VOIT très bien si tout est construit sur une histoire dont la fin est une vraie fin ou si le livre se fait le relai du silence, de l’amour, d’un voyage infini où les formes, les coul...